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Greenpeace enchaîné au Ministère de la Forêt

juillet 28, 2009 1 commentaire

Que sont nos forêts devenues ?

Certains, qui trouvent que Greenpeace charrie, trouvent leurs voies jusqu’aux médias presqu’aussitôt. Comme ce groupe de chercheurs privés de La Malbaie, dans Charlevoix.

Bilan de la journée :

ingénieurs arrêtés: 0
militants arrêtés: 16

Détails ici

Qui dit vrai ? Qui joue le moins à la langue de bois ?

Des jardins et des villes

paru le mardi 23 juin 2009 dans Alternatives
par Amélie TENDLAND

Le toit d’un pavillon de l’UQAM, un site bétonné de l’est de
Montréal, un programme en réintégration sociale, une distribution de produits frais aux banques alimentaires ; l’agriculture urbaine au Québec se décline désormais en une foule de projets écologiques et solidaires.

Cette année, une soixantaine de jardins collectifs sont cultivés un peu partout au Québec. Contrairement aux jardins communautaires, ces potagers sont entretenus collectivement, plutôt qu’en lots individuels. Majoritairement implantés à Montréal (40), les jardins collectifs sont gérés par des groupes communautaires, sur des terrains urbains prêtés par diverses institutions publiques ou privées.

La Croisée de Longueuil Jardin collectif La croisée de Longueuil. RJCQ

« L’idée est qu’une communauté s’approprie un endroit qui ne lui appartient pas, qu’elle y fasse du jardinage et y développe de nouveaux espaces verts », explique Ismaël Hautecoeur, président du Regroupement des jardins collectifs du Québec (RJCQ) et responsable de l’agriculture urbaine chez Alternatives. Crée en 2007, le RJCQ s’est donné pour mission de soutenir et aider les initiatives de jardinage collectif dans la province.

Jardins solidaires

Apparus au Québec il y a plus de 10 ans, ces jardins solidaires, comme on les appelle en France, ont pour première vocation l’apprentissage des rudiments du jardinage, à l’aide d’un horticulteur animateur qui assure aussi la cohérence et la constance du potager. « On cherche à développer l’autonomie des gens, à lutter contre l’exclusion sociale, à favoriser la mixité sociale, à assurer leur sécurité alimentaire », précise M. Hautecoeur. Le tout avec une agriculture biologique pratiquée dans une optique écologique.

La mission de ces potagers collectifs ne s’arrête toutefois pas là. De nombreux jardins, souvent nés des tables de concertation en sécurité alimentaire, offrent des programmes adaptés aux besoins de la communauté dans laquelle ils sont implantés. La maison de quartier Villeray à Montréal gère par exemple des jardins collectifs entretenus par des élèves du primaire et du secondaire, ainsi que le jardin du HLM Pontbriand, destiné aux personnes âgées et à mobilité réduite. Au jardin collectif de Saint-Jérôme, on pratique la phytothérapie avec des personnes ayant des problèmes de santé mentale.

Certains potagers solidaires offrent également des programmes de réinsertion sociale. L’organisme La croisée de Longueuil offre depuis maintenant neuf ans une formation en horticulture. Peter Vorias, l’animateur horticulteur, explique que le cours « Horticulture maraîchère et ornementale écologique  » est ouvert à toute personne âgée de 18 à 65 ans. La formation de 300 heures est reconnue par la commission scolaire et financée par Emploi-Québec. «  C’est un très bon programme de réinsertion au travail. Cette année, nous sommes une quarantaine de personnes, bénévoles et étudiants, à cultiver le jardin de quatre hectares », précise M. Vorias.

La récolte des jardins collectifs est remise aux bénévoles qui y travaillent. Les surplus sont généralement refilés aux banques alimentaires du quartier. Certaines banques alimentaires possèdent par ailleurs leurs propres jardins collectifs. Par exemple, Moisson Québec en gère quatre, permettant ainsi aux plus démunis de la capitale d’avoir accès à des produits frais et locaux.

Sur les toits, sur les balcons

Depuis quelques années, l’agriculture urbaine au Québec ne se limite plus aux terrains, mais se pratique désormais, et de plus en plus, hors sol. Né en 2003, le projet Des Jardins sur les toits d’Alternatives offre la possibilité de pratiquer le jardinage dans des bacs à réserve d’eau sur les balcons, les toits et les sols contaminés. Responsable du projet chez Alternatives, Ismaël Hautecoeur indique que plus de 500 bacs ont été vendus ce printemps. Capteurs d’eau de pluie, ces bacs recyclés permettent de 3 à 5 jours d’autonomie en eau.

Dans le même esprit que les jardins collectifs, l’organisme s’occupe de plusieurs projets à Montréal et à l’étranger. Dans la métropole, le principal jardin de démonstration du groupe se trouve en plein cœur du campus McGill. Bénévoles et jardiniers y cultivent des légumes pour le service alimentaire de la popote du Santropol roulant. Alternatives a lancé également un potager sur le toit du pavillon de Design de l’UQAM, sur le toit du Patro le Prévost, un autre sur le toit d’un HLM à Outremont.

jardin UQAMUQAM

M. Hautecoeur précise que ces jardins de démonstration et d’expérimentation permettent d’offrir à la communauté (étudiants en aménagement urbain, membres d’une coopérative d’habitation ou simples citoyens) des modèles et une expertise pour cette agriculture novatrice.

Le choix de l’emplacement de certains jardins n’est d’ailleurs pas le fruit d’un hasard. « Avec McGill, nous avons ciblé un site prestigieux afin de changer la perception qu’ont les gens de l’agriculture, qui est trop souvent vue en ville comme une chose réservée aux pauvres. En mettant en valeur certains sites, nous voulions montrer l’esthétique des jardins urbains et casser les perceptions et les habitudes des gens  », explique M. Hautecoeur.

Selon l’architecte paysagiste, les choses vont bon train aujourd’hui pour l’agriculture urbaine dont le mouvement de base en né il y a maintenant 10 ans au Québec. « Il y a encore 5 ans, le projet Des jardins sur les toits apparaissait comme une aberration, maintenant, ces jardins poussent partout », conclut-il.

Pour en savoir plus: le regroupement des jardins collectifs du Québec.