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Prorogation

décembre 5, 2008 Laisser un commentaire

Voilà.

Micahaëlle Jean a donné son accord à une prorogation du gouvernement.

On se revoit le 27 janvier.

D’ici là, CLAC, la coalition va s’enfarger dans les fleurs du tapis, comme dirait l’autre. Et Harper viendra rassurer les électeurs avec son super incroyable budget d’enfer rose bonbon pour sauver le pays d’une crise économique mondiale.

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Politics Story à Ottawa

décembre 4, 2008 1 commentaire

Politique 101 sur les derniers jours au Parlement canadien


Depuis quelques jours à Ottawa, il se passe quelque chose qui ne s’est jamais produit ou presque dans l’histoire du parlementarisme canadien moderne.

Harper a joué avec le feu, l’opposition a soufflé dessus et ça pourrait être nulle autre que Michaëlle Jean qui se retrouve avec la délicate tâche de l’éteindre.

Arrogance dictatoriale des Conservateurs selon les uns, coup d’État déguisé mais fomenté selon les autres, en tous les cas, rien ne va plus à la Chambre des Communes. Qui aurait cru il y seulement deux semaines que Stéphane Dion se retrouverait à deux cheveux de prendre le pouvoir ?

Récapitulons d’abord un peu les faits.

Jeudi dernier, le 27 novembre, le Ministre des Finances Jim Flaherty a fait son énoncé économique au Parlement. Normalement, un énoncé économique passe plutôt inaperçu pour celui qui n’est pas féru de politique canadienne. Cette fois-ci, on l’attendait certes davantage, car nous nagions (et nageons toujours) en pleine crise économique. Toutefois, tous les experts de toutes couleurs étaient à peu près d’accords pour dire que cet énoncé ne comporterait pas de grandes annonces, puisque, de toute manière, le Ministre allait déposer la vraie affaire, le budget, fin février.

C’est pratiquement ce qui est arrivé. À quelques « détails » près. Effectivement, le gouvernement n’a pas annoncé de réinvestissements majeurs dans l’économie canadienne. Il a toutefois inclus (en douce ?) à son énoncé quelques mesures qui allaient provoquer une véritable levée de boucliers. La première était destinée aux partis politiques eux-mêmes. Arguant que tous les Canadiens et Canadiennes devaient actuellement se serrer la ceinture, le gouvernement affirmait que les partis politiques devaient en faire de même. « Notre gouvernement élimine la subvention de 1,95 $ par vote reçu que les contribuables versent aux politiciens et à leurs partis, à compter du
1er avril 2009. » *

Si vous ne le saviez pas, à chaque fois que vous votez, vous donnez 1,95 $ au parti pour lequel vous avez voté. Cette loi a été instaurée à la suite de l’interdiction des partis de recevoir de l’argent des entreprises. Ce fut un choix : les membres et les donateurs peuvent financer leur parti, les électeurs financent les partis en votant pour eux, mais les grandes entreprises doivent s’abstenir.

Enfin, il va de soi que les autres partis se sont aussitôt opposés à cette annonce. Car cette dernière ne signifiait rien de moins pour eux que de ne jamais avoir assez d’argent pour battre Harper aux prochaines élections. Pour le parti Vert, c’était carrément la fin. Pensez-y, pas moins d’un million de personnes ont voté pour les Verts en octobre dernier. Seuls les Conservateurs, déjà au pouvoir, auraient eu l’argent nécessaire pour gagner, ont tous clamé en choeur les autres députés.

Cette mesure aurait fait économiser 28 millions de dollars à l’État. Une bagatelle dans le budget du Canada.

Outre cette annonce, le gouvernement Harper prévoyait également suspendre le droit de grève à tous ses employés au fédéral jusqu’en 2010-2011. Pas de droit de grève en pleine crise financière.

Enfin, Jim Flaherty expliquait jeudi dernier que son gouvernement voulait également « régler une autre question, celle de l’approche axée sur le recours aux tribunaux, l’affrontement et les plaintes, qui prévaut en matière d’équité salariale » *

Bref, dans cet énoncé économique, il y avait tous les éléments pour déclencher une crise politique à Ottawa et à peu près rien pour gérer la crise économique qui secoue le pays.

Le vote de confiance sur cet énoncé devait se faire le 1er décembre; il a été remis au 8 décembre. Entre-temps, Harper a reculé sur le financement des partis, puis sur le droit de grève.

Mais il était déjà trop tard, le feu aux poudres avait été mis. Le feu du pouvoir peut être puissant.

La coalition

Dans un scénario tout droit sorti de nulle part, le NPD et le PLC ont réussi à s’entendre pour former un gouvernement de coalition, sous la bénédiction « silencieuse » du Bloc. Maintenant, l’opposition martèle le fait que l’absence de mesures financières pour sauver le pays de la crise financière mondiale est totalement inacceptable et irresponsable et que, de toute manière, le gouvernement Harper a perdu la confiance nécessaire à l’exercices de ses fonctions.

Enfin, les Conservateurs ont ensuite annoncé que leur budget serait devancé d’un mois, le 27 janvier. Rien n’y fait, l’opposition jure qu’elle les fera tomber dès la première occasion.

Quelles sont désormais les options pour les Conservateurs ?

Elles sont en réalité assez limitées. Soit le vote de confiance a effectivement lieu lundi prochain. Absolument tout porte à croire que l’opposition fera alors tomber le gouvernement Harper. S’il devait tomber, il reviendrait alors à la Michaëlle Jean de décider si le pays retourne en élections ou si elle accepte de voir le gouvernement de coalition prendre le pouvoir.

Soit Stephen Harper décide de proroger la session parlementaire dès vendredi. Proroger, c’est-à-diree fermer le Parlement jusqu’à la fin janvier, le temps de donner du temps à tout le monde de se calmer les nerfs et de prendre du « recul ».

Autrement dit, on reprendrait la crise politique dans un peu moins de deux mois.

C’est d’ailleurs ce qui risque fort de se passer demain matin (Harper doit rencontrer Michaëlle Jean). À moins que la Gouverneure générale refuse. Car pour avoir le droit à la prorogation, Harper doit recevoir l’aval de Mme Jean.

Si elle accepte, la crise sera-t-elle déjà oubliée fin janvier ?

Si jamais la coalition nouvelle devait rester solide d’ici là et faisait tomber le gouvernement Harper lors du dépôt du budget en janvier, la même décision reviendrait à Michaëlle Jean : soit elle déclenche de nouvelles élections, soit elle donne le pouvoir à la coalition des Libéraux et du NPD.

Les questions qui tuent

Si jamais nous retournons en élections fin janvier, Harper, Monsieur Tel est pris qui croyait prendre, sauvera-t-il sa peau ?

La coalition NPD-PLC tiendra-t-elle alors le coup et iront-ils ensembles, coalisés, en élections ?

Que fera alors le Bloc ?

Un nombre incroyable d’articles, de chroniques s’écrivent actuellement dans tout le Canada à propos de cette Politics Story à Ottawa.

Un nombre incroyable d’internautes réagissent également. Sur Cyberpresse seulement, à la question « Êtes-vous en faveur d’une coalition ? », près de 500 commentaires ont été enregistrés en trois jours seulement.

Divisés, divisés, divisés, ils sont, ces commentaires. Comme tous les gens qui suivent de près ou de loin cette déjà saga de l’histoire politique canadienne.

« C’est peut-être l’effet Obama à retardement. », m’écrivait une amie récemment.

Je ne sais trop…

Par contre, ce que je sais, c’est qu’aux dernières élections, il est arrivé deux choses :

Primo, on a atteint le plus faible taux de participation à une élection fédérale dans toute l’histoire politique de Canada moderne. S’il y avait eu plus de 59, 1 % des gens (gens = personnes inscrites sur la liste électorale qui n’ont pas annulé leur vote) qui avaient voté, la situation aurait peut-être été différente.

Secundo : aux dernières élections, nombreux étaient ceux qui voulaient barrer la route à Harper. Une coalition NDP-PLC (et pourquoi pas les Verts) , qui se serait présenté aux électeurs en pleine campagne et leur aurait demandé de voter pour elle, aurait eu bien des chances de l’emporter. Elle aurait eu alors toute la légitimité qui lui fait défaut aujourd’hui.

Si jamais la session parlementaire n’était pas prorogée demain, vous pourriez toujours suivre ce qui se passe à Ottawa le 8 décembre prochain, puisque que la campagne électorale de Jean Charest au provincial vous emmerde profondément. Qui sait, peut-être que le PQ et le Québec Solidaire fomenteront-ils eux aussi un gouvernement de coalition, sous la bénédiction silencieuse de l’ADQ… d’ici Pâques ?

Non ? Pas d’accord ? Vous voulez un gouvernement stable et majoritaire ? Eh ! Bien !
Pour l’être, peut-être le gouvernement a-t-il besoin de citoyens stables et majoritaires.

* Extrait du discours de Jim Flaherty à propos de son énoncé économique et financier du 27 novembre 2008.

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La question qui tue

octobre 16, 2008 Laisser un commentaire

Selon les analystes experts:

Parce qu’il n’est pas majoritaire, Harper a perdu les élections hier.

Parce qu’il n’a pas battu son record de députés élus et a vu fondre ses appuis de 4 % au Québec, Duceppe a perdu.

Parce qu’il perdu 27 députés et qu’il a récolté le plus bas pourcentage d’appuis (26 %) dans l’histoire de son parti, Dion a perdu.

Parce qu’il n’est pas allé chercher les 50 députés que les sondages prévoyaient, Layton a perdu.

Parce qu’aucun députés verts n’a été élu, May a perdu.

On dit qu’il faut toujours un gagnant et un perdant.

Alors, la question qui tue : Qui a gagné ?


(Il me semble qu'il ne manque à cette équation qu'un seul groupe. Vous savez, celui qui n'avait jamais autant omis d'honorer son devoir de citoyen: voter.)

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À consulter avant le 14 octobre !

septembre 30, 2008 Laisser un commentaire
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